Âme versus Esprit

Depuis très longtemps, la spiritualité évoque l’âme comme étant la part subtile, invisible, de notre Être qui vient s’incarner dans la matière pour vivre une vie physique  sur Terre.

L’âme anime le corps.

L' âme est évoquée pour parler de la grandeur de l’humain, « la bonté d’âme » « une belle âme ».

L’âme est perçue comme étant la source de notre sensibilité. C’est elle qui dirigerait notre vie, par sa sagesse dans la connaissance qu’elle a intégrée, de vie en vie. C’est par elle que notre compassion, notre empathie, notre amour pourrait se développer, grandir. C’est notre Âme qui nous transporterait dans des états de grâce, de plénitude. C’est elle qui nous ferait rencontrer notre âme sœur, c’est elle qui serait connectée à notre cœur.

Que de belles histoires contées sur l’Âme. Ces histoires nous aveuglent, nous illusionnent, nous maintiennent dans l’ignorance, la soumission, nous conditionnent à rester prisonniers, enfermés dans une matrice dont la seule porte de sortie serait la mort du corps physique.

Il n’en est rien.

La mort n’est pas une porte de sortie de la matrice, c’est une porte de réincarcération pour l’âme.

L’âme continue de revenir s’incarner, non par choix mais par ignorance.

Pour preuve, l’humain n’a aucun souvenir de ses vies passées (à de rares exceptions, ce qui peut troubler et incommoder celui qui s’en souvient car il ne sait pas quoi faire de cette réminiscence, qui le perturbe)

La réalité de l'Âme est tout autre. Ce n’est pas une histoire de croyance, croire en la réincarnation, ou croire en une seule vie de l’âme, sur des espace-temps différents, ou croire au néant de la mort.

La réalité de l'âme est fonction de la perception systémique du corps-âme-Esprit.

L’âme n’est qu’une partie de cette trinité. L’âme expérimente à travers l’émotionnel. Elle nourrit la vision polarisée de l’expérience qu'elle vit dans l'incarnation, en « bien » ou en « mal », selon si l’expérience lui a été agréable ou désagréable. L’âme emmagasine des émotions.

Cependant les émotions deviennent souvent de l’émotivité par réaction de cette polarité sur le jeu des formes de la matière (jeu des expériences)

L'émotivité devient une mécanique. L’humain est conditionné par cette mécanicité.

Rien de créatif ne peut sortir d’une mécanique. Il n'y a pas de Conscience dans une mécanique. L’humain reste soumis à son émotionnel si celui-ci se transforme en émotivité.

Dans la trinité corps-âme-esprit, le chef d’orchestre est l’Esprit.

C’est l'Esprit qui décide de la trame de vie de l’âme, qui décide des évènements et rencontres que l’humain doit vivre pour l’éveiller à devenir créateur de sa vie, plutôt que de rester une créature inconsciente de sa puissance créatrice, que de rester une créature qui peut souffrir des évènements.

L’Esprit c’est de l’Intelligence Universelle, à ne pas confondre avec l’intellect.

L’Esprit ne sait pas ce qu’est l’émotion. Il est pragmatique, on pourrait penser qu’il est froid.

Il se sert de l’âme pour que l’humain parvienne à mettre de la Conscience sur les évènements, c’est-à-dire qu’il parvienne à percevoir chaque évènement de façon systémique et non de façon polarisée.

En retour l'âme fait ressentir à L’Esprit  la sensibilité,  l’émotion.

Un évènement est une situation que l'individu vit.

La situation peut être en rapport avec sa relation aux autres, en lien avec son activité professionnelle, en lien avec sa famille, avec la société. Elle peut être aussi une douleur, une maladie, un mal-être, un accident, un deuil, une perte matérielle ou financière etc.

Percevoir l’évènement de façon systémique c’est voir toutes les interactions qui ont participé à vivre l’évènement, de façon à ne pas en souffrir.

C’est savoir que l’extérieur (l’évènement) est lié à notre intériorité (nos peurs, nos émotions, nos croyances, les pensées auxquelles nous accordons de la valeur, les pensées par lesquelles nous nous définissons)

Exemple d'un évènement lié à la relation à l'autre :

Il s'agit de la relation professionnelle entre Josiane et Aline.

Josiane est la supérieure hiérarchique d’Aline.

Josiane souffre d’un manque de confiance en elle, elle est insécure. Elle cache cette difficulté  en se montrant directive et autoritaire. Elle veut contrôler Aline, elle ne lui fait pas confiance. Elle est toujours derrière elle à surveiller son travail, à lui faire des remontrances, à lui mettre la pression. Tout ce que fait Aline n’est pas conforme aux attentes de Josiane. Josiane ne peut s’empêcher de se donner une surcharge de travail en vérifiant tout derrière Aline. Josiane est en état de stress permanent , plus elle stresse, plus elle est désagréable, plus elle rabroue Aline.

Aline est consciencieuse dans son travail, elle a à cœur de donner le meilleur d’elle-même, mais elle a besoin de comprendre, de mettre du sens dans ce qu’elle fait. Sa supérieure fait de la rétention d’information afin de garder (selon sa perception) le contrôle sur le travail d’Aline. C’est Josiane qui décide, Aline doit s’exécuter. 

Aline n’ose pas demander lorsqu’elle ne comprend pas. Elle a peur de déranger, donc elle perd du temps à comprendre par elle-même en allant chercher des infos ailleurs, et son travail prend du retard. Elle est en état de stress et plus elle stresse, moins elle arrive à s’organiser, elle doute de ses capacités et prend du retard dans son travail.

Dans une perception émotive et polarisée de cet évènement, Josiane apparait comme  une manipulatrice perverse avec une  Aline sous son emprise. Aline est une victime et Josiane est un bourreau.

En fait elles sont toutes les 2 victimes de leurs pensées, de leurs croyances, de leurs réactions émotives.

Elles sont toutes les 2  dans la peur.

Josiane a peur d’être en retard sur les objectifs demandées par sa direction et elle ne veut pas se montrer incompétente à son poste.

Aline a peur d’être prise en défaut dans sa quête de bien faire.

Les âmes d’Aline et de Josiane ont peut-être expérimentées des situations où elles ont été confrontées dans «  d’autres vies » à du jugement, à l’impossibilité de montrer leur sensibilité sous peine d’être punies, rejetées, confrontées à l’incapacité de parler pour préserver une harmonie dans les relations, à la culpabilité d’avoir causé la mort pour rester en vie et bien d’autres expériences inconfortables ou souffrantes.

Dans leur vie présente Josiane et Aline rejouent des scénarios décidés par leurs Esprit respectifs pour qu’elles puissent retraverser des difficultés (du passé) avec une Conscience plus élevée de sorte qu’elles puissent se positionner dans l’évènement en tant que créatrices plutôt que créatures souffrantes.

Avec une perception systémique dans leurs vécus respectifs, Josiane pourrait voir Aline comme une alliée plutôt que comme une ennemie. Aline possède une sensibilité intuitive qui lui permet de s’adapter facilement aux changements de dernières minutes, alors que Josiane a besoin de routine dans ce qu’elle connait. Josiane est organisée et va à l’essentiel alors qu’Aline se perd facilement dans les détails, cherchant la perfection.

Aline, avec une perception systémique, pourrait percevoir que Josiane rejoue le scénario d’un père autoritaire et violent qui effrayait Aline enfant.

Dans l’évènement qu’elles vivent, Josiane et Aline ont l’opportunité de ne pas se laisser piéger dans leur émotivité respective qui se réactive mécaniquement. Elles ont besoin de se positionner chacune pour se respecter et respecter l’autre. Se respecter pour Aline c’est oser exprimer ce dont elle a besoin afin que la relation professionnelle soit épanouissante. C’est, si besoin oser quitter son emploi actuel pour aller en trouver un autre plus en adéquation avec ses qualités.

Se respecter pour Josiane, c’est voir l’aide qu’Aline peut lui apporter  en la soulageant de certaines tâches, dans la confiance qu’une répartition des tâches, dans une collaboration respectueuse, est plus épanouissante que de vouloir tout gérer seule.  Se sentant plus sécure, elle peut retrouver confiance dans sa capacité d’organisation. Ici Aline rejoue le scénario de la petite sœur de Josiane. Josiane a dû à 18 ans, à la mort de leurs parents, s’occuper de sa sœur de 10 ans. Cette responsabilité parentale l’avait placée dans une insécurité.

La fonction de l’Esprit est de permettre, à travers l’âme, de transmuter  les souffrances  de la mémoire émotionnelle pour ne plus réagir mécaniquement, mais agir en Conscience.

Alors chaque évènement, qu’il soit agréable ou désagréable devient une opportunité de développer davantage d’identité, afin de sortir des manipulations mécaniques-émotives pour manifester notre puissance créatrice.

Le corps physique se régénère davantage (vieillit moins vite) quand il devient l’outil de la création plutôt que la victime des mécanismes inconscients, source de stress, pouvant au final se transformer en  malaises et en maladies.

Corps-Âme-Esprit sont la manifestation de la Conscience, la manifestation de l’Essence de l’Être Humain dans l’incarnation.

Au fur et à mesure que l’Humain se conscientise, il perçoit le jeu des manipulations provenant de son émotivité, provenant des pensées et des croyances qui le dévalorisent et le maintiennent dans la peur.

Il perçoit le Réel dans l’évènement. IL SE SAIT.

La sensibilité (non la sensiblerie) de l’Humain conscient, issue de son âme, s’exprime alors au profit de son expansion de conscience.

L’individu qui se conscientise utilise l’évènement pour se libérer des engrammes, des cristallisations dans sa psyché, dans son émotionnel, dans son corps, bloquant sinon son expansion de conscience.

L’évènement devient pour l’Humain Conscient, l’opportunité de se définir de plus en plus dans son identité réelle (trinité Esprit-âme-corps).

Marielle