« Je n’ai pas le temps » ; « Je ne vois pas le temps passer » ; « J’ai l’impression de perdre mon temps » ; « Le temps passe trop vite ».
La notion de temps est une notion abstraite qui repose sur l’état psychologique du moment.
Le temps est assujéti à la coloration émotionnelle crée par un état psychologique et à la volonté de l’égo de vouloir en contrôler le mouvement.
Avez-vous remarqué que lorsque vous vivez une situation qui vous plait, qui vous convient, le temps disparait ou devient élastique ?
Par contre, lorsque vous avez planifié le déroulement de votre journée et qu’un contretemps vient s’immiscer comme un caillou dans votre chaussure, une forme de tension vous prend et développe instantanément un état de stress.
Le temps, défini par un intervalle entre 2 horaires ou par une succession de jours sur un calendrier est un temps ‘’conceptuel’’. C’est une idée communément partagée et acceptée par tout le monde afin que l’ordre puisse se manifester dans l’organisation d’un système sociétal, communautaire, planétaire.
Le système reposant sur la loi de l’équilibre (voir article), le désordre ne peut y prendre place sous peine de risquer l’effondrement du système.
En fait, il est illusoire de conceptualiser le temps car le temps n’existe pas ou plutôt il existe autant de notions de temps, que de consciences humaines peuplant la Terre.
Le temps serait donc lié à la conscience, c’est-à-dire à la particularité de l’individu de se percevoir réellement et non subjectivement (conditionné par les mémoires d’un passé émotionnel) à travers un espace-temps.
La conscience est donc du temps et le temps c’est de la conscience.
Lorsque vous êtes en voiture, coincé dans un bouchon sur le trajet menant à votre lieu de travail ou à tout autre rendez-vous, vous entrez dans un état de stress car vous êtes sous la domination de votre égo. C’est l’égo qui s’identifie au temps, ce n’est pas la conscience.
Pour rester en harmonie avec le temps, il n’est point besoin de le contrôler seulement d’accepter de se laisser « filer » par lui. « Le temps file » oui mais pas tel qu’on l’entend.
Le temps file la toile de la conscience, telle la trame d’un tissu qui se crée au fur et à mesure que le fil tisse la toile.
Pourquoi la grande majorité des êtres humains sont dans « le faire » et « l’action » et ont tant de difficulté à accepter de ne rien faire et de répondre au besoin de se reposer (en dehors des périodes de sommeil diurnes)? Parce qu’ils s’identifient uniquement à leur égo.
Les Humains veulent à tous prix remplir leur journée pour avoir le sentiment d’avoir utiliser le temps à son maximum. L’égo est une mécanique qui répond à des conditionnements, à des croyances, à des habitudes, souvent inconscientes afin d’avoir le sentiment d’exister et de contrôler la vie.
L’égo n’est pas créatif, il est une construction de la personnalité nécessaire à l’existence de la personnalité. Cependant l’être humain est davantage qu’une personnalité quand il se conscientise, c’est-à-dire quand l’égo se laisse inspirer par la conscience. L’être humain devient créatif quand il perçoit comment l’émotionnel, les pensées et les croyances le conditionnent et peuvent le faire souffrir. Il devient créatif quand il voit qu’il peut rester maitre des situations qu’il vit en changeant le regard qu’il porte sur les situations et en choisissant de ne plus nourrir les pensées qui le limitent.
Dans la situation de l’automobiliste, ralenti par une circulation difficile, l’individu peut décider de ne pas entrer dans un état de tension et de stress en observant les opportunités que lui offre cette situation.
Il peut par exemple porter son attention sur son corps, ressentir à quel endroit il peut être contracté. Il peut masser les parties du corps tendues, se masser la nuque, se masser les yeux, se masser le cuir chevelu, relancer ainsi la vitalité dans son corps. Il peut aussi se concentrer sur sa respiration, observer son déroulement, voir comment le souffle peut être court et oppressé et décider de respirer plus amplement en gonflant le ventre et la cage thoracique à l’inspire et en relâchant le souffle fortement à l’expire, visualisant le souffle évacuer toutes les tensions physiques.
Souffrir du temps c’est avoir peur de perdre, c’est avoir peur de manquer, c’est avoir peur de mourir, mourir à ce que l’on croit être, c’est-à-dire mourir à une forme étriquée (l’égo, la personnalité), une forme qui voile le potentiel créatif de l’Humain, ce ‘’ pote-en-ciel ‘’ étant la conscience.
Un temps bien employé est donc un temps consciemment vécu et non un temps dilapidé par inconscience et par l’ignorance de savoir que c’est le temps qui emploie. Ce n’est pas la volonté égoïque qui emploie le temps pour le plier à sa convenance selon ses désirs. La volonté égoïque ne fait que diminuer la possibilité de la conscience de pénétrer l’égo afin de parfaire la vie de l’individu selon ses besoins.
Il y a une différence entre les désirs et les besoins.
Les désirs sont des projections que l’égo souhaite manifester par plaisir, projections toujours influencées par un état émotionnel que l’on voudrait maintenir dans le bien-être. Le désir entraine toujours d’autres désirs car le temps du désir manifesté est fugace et l’être humain recherche continuellement à rester dans l’état émotionnel qui lui convient. Donc, il recherche ce qu’il a connu de « bon » dans le passé pour le réactualiser dans son présent.
Les besoins sont toujours quant à eux inhérents au temps présent. Le besoin physiologique de vider sa vessie par exemple ne peut attendre sous peine de désagréments physiques douloureux si on cherche à contrôler ce besoin naturel. Le besoin de dormir, nécessaire à la régénération du corps physique et mental peut avoir des conséquences fâcheuses sur la santé si ce besoin est contrarié par le désir de l’égo.
Par exemple si vous avez plaisir à sortir danser plusieurs soirs par semaine impliquant de vous coucher très tard, ou si par volonté d'avoir du temps libre la journée vous choisissez de travailler la nuit, vous répondez à des désirs de l’égo qui ne sont pas des besoins.
Ces situations de vie compromettent dans le temps la vitalité de l’individu et donc son besoin de rester en santé.
Le temps correspond aussi à un rythme à respecter, le rythme biologique du corps est nécessaire pour qu'il puisse se régénérer.
Qu’est-ce qui pousse l’être humain à s’agiter ?
C’est l’inquiétude de ne pouvoir honorer les croyances de son égo.
Telle personne a par exemple la croyance que la ponctualité est une façon de respecter le temps de l’autre, donc elle ne supportera pas d’arriver en retard.
Telle personne a la croyance qu’elle doit être parfaite, donc elle ne supportera pas qu’on lui mette une pression, en ne lui accordant pas assez de temps pour parfaire son travail.
Telle personne a la croyance que si elle ne fait rien c’est qu’elle est fainéante, donc elle refusera de prendre un temps de pause dans ses activités.
L’égo est construit sur des croyances, ce sont elles qui façonnent la personnalité d’un individu.
Le rapport au temps est déterminé par des croyances.
L’ennui, le sentiment de vide, l’impatience, la peur du manque, le besoin de combler un manque appartiennent à l’égo.
Pour que l’être humain préserve son équilibre (loi de tout système) il doit ajuster son égo au temps de sa conscience, au lieu de vouloir contrôler les évènements.
L’évènement est amené par la conscience, pour que l’égo puisse se conscientiser.
L’évènement est simplement le caillou dans la chaussure incitant l’individu à faire une pause, l’incitant à arrêter de s’agiter pour comprendre ce qui lui arrive et avoir la clarté d’esprit (non obscurcie par l’émotionnel provoqué par la peur) de pouvoir retirer le caillou de la chaussure c'est à dire, après avoir transformé son regard sur l’évènement, de pouvoir agir intelligemment pour retrouver la paix et le calme.
Il ne s’agit pas de museler l’égo mais de le rendre conscient afin que le temps ne soit plus un objet de souffrance mais une opportunité d’épanouissement de l’être.
Le temps est toujours parfait en ce sens qu’il apporte l’espace nécessaire à chaque personne pour se réaliser (se réaliser = être bien avec soi).
Le temps est le même pour tout le monde.
La différence de perception du temps est liée à la compréhension que l’on porte sur lui (par les croyances) et à la faculté consciente de se mouvoir dans son espace pour répondre à la fois à ses besoins et à ses désirs de façon équilibrée et coordonnée.
Notre difficulté face au temps provient de nos peurs, peur de ne pas être reconnu, peur de ne pas être aimé, peur d’être rejeté.
Le temps n’agit jamais contre l’individu, c’est l’individu qui lutte contre le temps de façon à pouvoir le contrôler, dans l’illusion inconsciente de s’en libérer. L'être humain croit ainsi faire reculer la mort en occultant toutes les peurs qui l'accompagnent.
Conclusion :
Le temps vous emploie-t-il ou est-ce vous qui l’employez?
Cherchez-vous à dominer le temps ou laissez-vous le temps participer à vous rendre plus conscient ?
Marielle